Le temps
que dure
la chute
d’un flocon
entre
ciel bas
si bas
et sol fol
figé,
que dure
un point mouillé
affolé
dans l’air gris,
que dure
chacun de leurs
pas
...
Flocon tenté.
De plumes
et de neige,
ils posent leurs pas,
passent...
et vont.
Entre plumes
et flocons,
un blanc où bat
le coeur
Le temps que
durent leurs pas,
d’entre coeur,
d’entre hiver,
ils tentent
de danser.
Rouge crête
criée
d’entre plumes,
d’entre froid,
d’entre coeur,
d’entre cris,
d’entre hiver.
Fubuki
«tempête...» dis-tu ?
«... de neige» dit-elle.
...
Danse tentée.
D’entre plumes
froissées,
d’entre «tu»,
d’entre «toi»,
d’entre
rouge crête,
crisse le chant
de leur pas,
Mais c’est le temps
qui danse, mord...
et va,
floconnant ses plumes
dans l’air froid
le temps
que dure, têtue,
la tempête dansée.
«Fubuki...» dis-tu ?
Sous la grâce des ailes,
le cœur hume
l’air froid, brossé
de silence.
Effroi.
...
Danse dansée.
Ainsi,
d’entre plumes,
d’entre froid,
leurs ailes passent
et vont...
s’en moquant déjà.
Le temps
que dure
la chute
d’un flocon,
le temps
que dure
la chute
d’une plume,
le temps
d’un trait noir
mat
d’encre,
la danse
tente
une empreinte,
un pas,
une voix
dans le ciel bas
si bas
que déjà
le flocon
fond.
...
Chant tenté.
Poème de Marie Meulien
Lien vers le livre d’artiste