Ou comment la splendeur indécente d’une cité du XIXe siècle, gardienne alors du plus grand bagne politique du monde retourne à l’oubli.
« L’âme de chaque homme ne fait qu’un avec l’Âme du monde… »
Roland et Sabrina Michaud
Au XIXe siècle, les îles Andaman, Inde du sud, sont sous domination britannique. Face à la capitale Port Blair, l’île minuscule de Ross Island est alors gardienne du plus grand bagne politique du monde : Cellular Jail. Tandis que l’on torture à Port Blair, la vie est exquise sur Ross Island, résidence des administrateurs du bagne et de leurs familles. Posée sur le turquoise de l’océan Indien, la cité de Ross Island est alors au summum du confort et du raffinement à l’occidentale : salles de bal, jardins, courts de tennis, bains d’eau douce…
Détruite par un tremblement de terre en 1941 puis par l’invasion japonaise, la cité de Ross Island sera, après l’indépendance de l’Inde, rendue à l’appétit de la forêt tropicale.
Cette série photographique, ainsi que le poème qui l’accompagne, est dédiée à la mémoire des victimes de Cellular Jail et, au-delà, aux prisonniers politiques d’hier et d’aujourd’hui.
EXPOSITION, PROJECTION, LIVRE D’ARTISTE. LIVRE PARU CHEZ IKI EDITIONS EN 2018
Sur ce sujet grave, lourd de l’histoire des hommes sur tous les continents, j’ai créé Presbyterian Church dans l’infini respect de la souffrance des déportés de Cellular Jail — honteuse et meurtrie ; tentant — à ma place et par mon humble travail — d’élever un chant de résistance contre « la bête immonde », contre l’oubli.
Extrait du poème Presbyterian Church, de Marie Meulien
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Lien vers le livre d'artiste