En ces temps-là, sur Ross Island, rien n’était trop beau :
Cristal de Bohème, acajou, ébène, verre de Murano,
Salles de danses, courts de tennis, jardins, bains
D’eau douce...
Rien n’était trop bon : viennoiseries, mignardises,
Beurrées dorées... dans l’exquise et insatiable déglutition
Des officiers de l’empire de Sa Majesté. Gosiers
comblés.
Rien n’y manquait. Pas même,
Pour blanchir les âmes et les os : la Presbyterian Church,
Et son cimetière attenant.
Pas même,
Sur l’île d’en face, à trois longueurs d’ailes : Cellular Jail
Où se mouraient à l’isolement les résistants indiens.
Privés de leur grève de la faim même. Intubés. Gosiers
Gavés de lait.
Tant que nous y sommes, dit l’échelle,
Pourquoi ne pas monter nulle part ?
Allons-y, répondit l’escalier.
Il n’en fallut pas plus pour que les ficus rimphii
Sentent monter, du fond de leur sève, une impérieuse
Gourmandise.
Poème de Marie Meulien, en français, traduit vers l'hindi
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