« ... nous vivons un peu en fantômes, dans un monde désormais abstrait, silencieux à force de hurlements
et menacé de ruine. »
Albert Camus, Le temps des meurtriers, Appendices de « L’Homme révolté »
Prolongeant les abstractions noir et blanc de la série Le sec et la sève, dédiée à la forêt tropicale primaire, Les
songes verts du Black Parrot en explore ici les couleurs, sur un mode onirique. Toujours dans la gravité poétique de l’auteure, laquelle n’exclue pas, pour cette série, une discrète touche de fantaisie.
Le souffle qui traverse cette œuvre
est celui de Coracopsis barklyi, le perroquet noir des Seychelles. Cet oiseau endémique, parmi les rares
perroquets des îles à survivre dans l’océan Indien, est classé par l’Unesco sur la liste rouge des espèces
vulnérables. Par la grâce des visions que la poète et l’oiseau entre-tissent à la beauté de la forêt, s’élève — en
écho à l’épigraphe d’Albert Camus — une humble voix humaine : « Nous demandons refuge au peuple des
feuilles... »
EXPOSITION, PROJECTION, LIVRE D’ARTISTE.
Extraits du poème Les songes verts du Black Parrot, de Marie Meulien
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